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Voici la suite des images liées aux textes publiés sur le blog collectif "Le convoi des glossolales". Nous sommes actuellement douze personnes (Anthony Poiraudeau, Michel Brosseau, Brigitte Célérier, Anne-Charlotte Chéron, Elisabeth Coulomb, Thomas Danieau, Laurent Dupont, Sandrine Mahaut, Cédric Pageau, Chloë Renault, Stanley Royant), écrivant sur un rythme libre ou contraint, dans un même lieu, des textes constitués d'un seul paragraphe. C'est aujourd'hui le centième billet, et Anthony Poiraudeau, qui fut à l'initiative de cet exercice littéraire, explique dans son blog personnel ce que signifie pour lui cette discipline : "publier un texte chaque jour".

J'ai pour ma part également choisi le rythme contraint, estimant que c'était la seule façon d'avancer dans le travail d'écriture. Rendant hommage au mystère des nombres tant aimé par un être cher, j'envoie un billet sur la base des nombres premiers jumeaux, couple uniquement séparé de deux entiers.

Je ne suis pas coutumière de l'écriture de fiction, même si j'en lis chaque jour. Je n'ai pas de carnet que j'emporterais toujours avec moi pour noter la moindre idée passagère, le plus petit assemblage de mots ou de longs enthousiasmes. Ou plutôt si : j'ai un carnet, mais il est vide et il trône sur mon bureau au lieu de se balader avec moi dans mon sac. Pour l'instant, le jour dit, j'écris le texte en question directement dans ma fenêtre de messagerie électronique. Je n'ai parfois aucune idée de l'orientation que va prendre l'histoire. J'avais cette envie de suivre les lecteurs du métro parisien et d'ouvrir un éventail de situations. Quatre personnages pour le moment, dont certains reprennent vie dans d'autres paysages, ici ou .

Écrire dans un tel cadre fait émerger des questions liées à la dimension collective : qu'est-ce que publier des paragraphes épars, dont certains se suivent, d'autres se répondent, mais n'ont souvent rien à voir les uns avec les autres ? Pour le lecteur, qu'est-ce que lire des éléments disparates ? Quelle familiarité peut ainsi se construire ? De mon côté, écrire au milieu d'autres — sans signature individuelle, même si certains d'entre nous font un lien entre leur blog personnel et les textes qu'ils écrivent dans le "convoi" — me permet surtout de découvrir avec régularité le travail et les esquisses amorcés par ces personnes, engagées de façon variée sur le même chemin que moi. C'est une première amorce et surtout, un lieu d'expérimentation et d'exercices. Je ressens déjà une différence avec ma pratique de l'écriture ethnographique — pourtant tout aussi narrative que l'écriture de fiction. Ce qui compte en premier lieu n'est pas tant ici l'histoire racontée que la langue, le jeu du rythme et des sonorités, le phrasé et les images qui en émergent.



Commentaires

Ah! Anthony m'avait proposé d'écrire sur les glossolales ! Je n'ai pas osé. Puis, je manque cruellement de temps en ce moment.
Ce billet me donne toutefois à nouveau envie !
On verra !
:)
Epamine a dit…
J'aime beaucoup ces instantanés de vie littéraire!
Clara - TKH a dit…
Merci, Arf et Epamin'... La porte du convoi vous est ouverte, dès que le coeur vous en dit !
(En parlant de collectif, l'un(e) de vous serait partant pour vase-communiquer vendredi prochain ?)
Merci Clara pour ce billet (et pour le lien vers chez moi au passage), avec le texte en plus des photos - occasion de relire les textes publiés sur le convoi des glossolales.

Et entre temps, Arf a rejoint le convoi - Epamin' le fera-t-elle ?

En espérant voir Takuhertz aux prochains vases communicants (ça ne peut pas être avec moi, on l'a déjà fait...).
Clara - TKH a dit…
Thanks, Anthony, et youpi pour Arf' !

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