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#Ouiaumasque : pour une réflexion collective et solidaire dans les lieux de sociabilité

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  Avec la levée (électoraliste) du port du masque dans les espaces clos, la société française change de ton, et je n’aime pas sa petite musique.  A partir du 14 mars 2022, le port du masque ne sera plus obligatoire en lieux clos (sauf transports collectifs et établissements de santé). Pourtant, garder son masque en intérieur permettrait de signifier à toutes les personnes qui risquent gros avec le Covid (personnes immunodéprimées, transplantées, dialysées, en rémission de certains cancers…) qu'elles sont les bienvenues dans ces lieux de sociabilité , qu'elles seront protégées par un geste simple et solidaire effectué par tous. Je ne parle pas ici des restaurants et bars, où de toute façon on enlève son masque, mais bien des cinémas, bibliothèques, théâtres, salles de réunions… « Ces personnes n’ont qu’à porter un FFP2 » , me répond-on souvent : le masque FFP2 protège effectivement mieux la personne qui le porte qu’un masque chirurgical, mais pas entièrement. Le Covid se transme

Sages comme des sauvages

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Le problème quand tu commences à connaître les plantes sauvages, c'est que si d'aventure tu as un coin à désherber dans ton jardin punk , pour planter un auvent devant une caravane par exemple, tu ne peux plus regarder avec indifférence les beaux sujets que tu arraches.  Adieu, rumex, je t'aimais bien... Adieu ortie, je t'aimais bien tu sais... On a chanté les mêmes chagrins... On a piqué les mêmes filles... Adieu plantain tu vas mourir... C'est dur de mourir au printemps, je sais... Mais tu pars aux fleurs la paix dans l'âme... tu rejoindras la menthe, la mauve, le fenouil fou et la chélidoine... 

Contes de la rue Brossard

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Il était une fois, une boîte. Une ouverture vers l'intérieur qui est encore dehors. Il était une fois, une porte magique. Pour rester éternellement à l'aube des 14 ans. En attendant le collège, on scrute.

L'épaisseur des souvenirs

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Autoroute A10, 7 février 2018, 5 heures Il en va de la neige comme des instants vécus : ils fondent. Certains restent pourtant plus longtemps en mémoire, comme plongés dans un bain d'arrêt dont la nature change au fil des saisons humaines. Inscriptions depuis le fond des âges pour transmettre, rassembler, conserver, agents fixateurs lancés dans une course contre le temps. Peintures rupestres , graffitis de transhumance , fresques recouvrant tout un village ,  playlist d'été , photographies et films vernaculaires , billets sur les blogs ou les réseaux sociaux, pages de journal intime,  respirations graphiques en pleine conscience produisent de l'épaisseur et prolongent ce qui devrait disparaître.  En regardant cette neige tomber sur la voiture qui ramenait notre petite équipe de documentaristes d'Angers à Paris, en patientant dans cette station service entre la Ferté Bernard et Luigny, attendant que les camions en portefeuille cessent de déraper et que les na

Mon Essonne - Des bois dont on sculpte les rêves

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Quand j’ai eu deux ans, ma mère a dû retourner travailler en Essonne. Elle était éducatrice au centre d’accueil de la DDASS de Brétigny-sur-Orge, avant de rencontrer mon père et de faire un enfant. Nous habitions alors un petit village du Limousin, il n’y avait pas de téléphone portable ni d’Internet, nous n’avions pas la télévision à la maison et je crois que le gros téléphone à cadran tournant n’a rejoint notre foyer que quelques années plus tard. Ma maman était de garde environ un week-end sur deux, je ne la voyais que très peu. Mes parents correspondaient par missives et il y avait toujours à mon intention une carte postale ou un dessin, avec certains des mots écrits en majuscules pour que je reconnaisse les lettres. J’ai su lire à quatre ans et demi, entre les « Emilie » de Domitille de Pressensé et les cartes postales de ma mère. Mon père était instituteur et aux vacances scolaires de la belle saison, nous rejoignions l’Essonne, en logeant dans ce qui était à l’époque l

Faire vivre le rêve (2)

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Permis de construire : photographies de l'environnement proche... et un gros point d'interrogation ! Rien sur le blog depuis le mois d'avril, mais pourquoi donc ? Notre famille, dans sa quête d'une vie au grand air et d'une maison en bois, multiplie les péripéties, les rencontres merveilleuses comme les mésaventures administratives. C'est pourquoi nous nous étions donnés un mot d'ordre : motus et bouche cousue jusqu'à l'obtention du permis de construire ! Mais pour mémoire, voici un petit résumé de ce qu'il s'est passé durant ces trois derniers mois... Tombés en amour pour ce territoire et ses habitants A la fin du mois d'avril, en suivant de liens en liens la piste herbeuse et hypertexte du Web (comme au bon vieux temps, en somme, lorsque le règne du like n'avait pas encore tué le lien , lorsque l'on conversait dans les commentaires de blog, sans Facebook ni followers affichés comme un pin's à la boutonnière) (mais

Recyclage, surcyclage et récup' : comment meubler une maison ?

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William McDonough et Michael Braungart, Cradle to cradle, Créer et recycler à l'infini , Editions Alternatives, 2002 La maison n'est pas encore construite que nous songeons déjà à la meubler. Dans le projet initial, une Tiny House , il fallait penser à se délester, à désencombrer, à vivre avec l'essentiel. Avec cette nouvelle configuration, plus classique, nous tenterons de rester dans la même perspective. Exit l'accumulation d'objets tous plus inutiles les uns que les autres, les doublons, les "on garde, on ne sait jamais, ça pourrait servir". Et pour cela, point n'est besoin d'attendre la pose du premier pan de mur : on commence aujourd'hui. On trie, on donne, on revend, on fait entrer les objets dans le cycle d'une nouvelle vie... Et comme la nature a horreur du vide, on essaie de remettre du sens dans ceux qui franchiront le pas de notre porte. Recyclage, récupération, surcyclage, de la palette à la tablette bien chouette