Plongée sous-marine
Paris, vers la fin du mois d'octobre 2009. Un étrange tiroir dans une bibliothèque. Sur l'étiquette : « Requins / Compte pêcheurs ». De quoi s'agit-il ? Le nom de cette boîte ne donne pas tellement envie de l'ouvrir. Et si une bête surgissait, se déployant comme une bouée gonflable, toutes dents dehors ? Le morceau de scotch sur la face avant de l'objet prouve d'ailleurs qu'un squale a déjà manifesté sa désapprobation — on a voulu le sortir d'une sieste, il a riposté. Pour vider sa querelle, il a mangé tous les livres de l'étagère. Leroi-Gourhan avait un goût de limaille de fer, André-Georges Haudricourt sentait l'eucalyptus de Sibérie et la documentaliste venue arrêter son dîner revanchard, la myrtille. Des saveurs bien exotiques, pour un requin pèlerin originaire des Bahamas. Cet événement a marqué la fin d'une présence passive dans ce laboratoire d'anthropologie des techniques et des milieux maritimes. Révolté d'être uniquement co...